vendredi 12 septembre 2014

Laos (2ème partie)

Bonjour à tous !

Après l’ouest du Laos, nous prenons la route du sud est du pays. Nous laissons de côté tout ce qu’il y a au milieu, faute de temps. Notre objectif, c’est de découvrir le plateau des Bolovens et les fameuses 4000 îles sur le Mékong.  

Nous nous sommes quittés au début d’un trajet en bus de nuit épique (et colegram). Vers 7h du matin, nous sommes réveillés (ce qui implique que d’une manière ou d’une autre nous avions réussi à nous endormir malgré tous les obstacles) par des gens dans l’allée du bus qui crient « where you go ? where you go ? ». On répond bêtement « ben… à Paksé ». Petit blanc, puis les cris reprennent : « where you go ? where you go ? ». Ah, on dirait que nous sommes déjà arrivés en fait ! Après ce réveil brutal, nous cherchons à nous orienter. Les chauffeurs de tuk tuk qui nous ont sautés dessus nous expliquent que les hôtels les plus proches sont à 5 km. Pourtant dans le Lonely Planet, on dirait que c’est à peine à 500m... Après quelques minutes de marche, on se trouve un hôtel, puis un ptit dej dans un bon café (à la française quoi, un peu de chauvinisme ne fait jamais de mal). On rentre ensuite à la chambre pour tenter de combler la nuit de sommeil qui nous manque.

Après la sieste, on va faire un petit tour en ville. Paksé, ça doit sûrement vouloir dire « ville moche » en Lao, car l’endroit n’a absolument aucun charme. Il y a bien un temple, mais bon, les temples, on en a vu beaucoup déjà et celui-là ne réussit pas à nous motiver à dégainer l’appareil photo ! D’autant plus que, saison des pluies oblige, il se met à pleuvoir à verses, ce qui n’arrange rien au paysage. Notre objectif initial, c’était de partir en scooter visiter le plateau pendant quelques jours. Manque de bol, il n’y a que des scooters semi automatiques ou des motos ici. L’accident de Bali n’étant jamais bien loin, nous préférons ne pas nous risquer à l’apprentissage de la moto dans une zone perdue dans un pays dont nous ne parlons pas la langue, sur des routes pourries et pendant la mousson… Pas terrible ça, comme idée, non ? On se rabat donc sur un tour organisé d’une journée pour le lendemain, prêt-à-consommer. C’est loin d’être idéal, mais bon … Les quelques touristes plus inconscients aventureux que l’on croise et qui s’essayent à la conduite de motos ne font que nous conforter dans notre idée. Le soir, après le repas, on traine un peu avant d’aller au lit (2048, Game of Thrones…). Le genre de truc qu’on regrette toujours le lendemain matin quand il faut se lever tôt !

Vers 8h du matin, un minibus vient nous chercher devant notre hôtel. Après quelques 40 minutes de route, nous faisons un premier arrêt à Tad Fane, une cascade de 120m de haut. Du moins, c’est ce que nous annonce le chauffeur/guide, car nous on voit rien du tout. La cascade est complètement cachée par les nuages et la vapeur d’eau qui remonte. De temps en temps, un coup de vent chasse quelques nuages et dégage la vue pendant quelques secondes.


C’est mieux que rien ! D’ailleurs, le guide nous explique qu’on peut s’estimer heureux : d’habitude pendant la saison des pluies on ne voit rien du tout… Nous reprenons la route et nous arrêtons un peu plus loin, dans une plantation de café, de thé et de poivre. Les plantations sont microscopiques comparées aux plantations de thé qu’on a pu voir en Malaisie. Ici, c’est plutôt de la plantation artisanale on dirait. Nous goûtons le café (pas mauvais, mais pas extraordinaire non plus…), puis le guide nous parle (très rapidement) des différences entre l’arabica et le robusta. L’arbre du robusta peut donner des graines pendant plus de 20 ans (d’où son nom), alors que l’arabica doit être replanté tous les 4 ou 5 ans. On comprend mieux pourquoi c’est un peu plus cher du coup !


L’arrêt suivant est un peu bizarre… Le chauffeur nous dépose à l’entrée d’un petit village local, puis va nous attendre à la sortie. On a la vague impression d’être dans un zoo, à déambuler devant les cages de la population locale, les Katous… Il n’y a pas d’adulte dans le village, seulement des enfants qui rient aux éclats quand Lolo les prend en photo.

Après le village, le minibus continue jusqu’à Tad Lo, une autre cascade (Tad signifie « cascade » en Lao). C’est la partie « sportive » de notre journée, car il faut marcher quelques 5 minutes pour accéder au point de vue sur la cascade. On marche ensuite jusqu’à un restaurant au bord de la rivière, avec la cascade en ligne de mire. Beau site !


Après mangé, on va lézarder au soleil, les pieds dans l’eau pendant une petite demi-heure. On repart ensuite pour s’arrêter quelques kilomètres plus loin, pour voir des femmes qui tissent des sarongs. Elles utilisent les mêmes appareils qu’en Indonésie. Malheureusement, ces dernières s’arrêtent de tisser à notre arrivée et se mettent à nous courir après avec leurs dernières créations dans les bras… Dommage !

On s’arrête finalement une dernière fois à une cascade à laquelle on accède par un pont en bois. C’est assez sympa comme endroit, mais on ne s’attarde pas trop. Au final, on a eu une belle journée en ce qui concerne le temps. En revanche, concernant les visites en elles-mêmes, nous sommes un peu plus mitigés… Nous voulions faire tout ça en 3 jours, ça aurait peut-être fait un peu trop long ?


Le soir, nous mangeons dans un très bon restaurant italien, animé par le voisin qui défonce sa baie vitrée en essayant de rentrer sa voiture dans son salon (quelle idée aussi !). Tout le quartier vient profiter de l’animation pendant que le malheureux tente de nettoyer et de réparer les dégâts.

Le lendemain matin, c’est le départ pour les 4000 îles, à la frontière avec le Cambodge. Nous arrivons aux alentours de midi au port d’embarcation. On choisit l’île de Don Det un peu au hasard. A cet endroit, les méandres du Mékong forment les fameuses îles. On ne les a pas comptés, mais il y en a beaucoup ! La rivière est plutôt sale, couleur chocolat, en raison de la saison des pluies. A la belle saison, la couleur de l’eau tire normalement plus sur du bleu-vert et c’est un peu plus joli…

Arrivés sur l’île, on se trouve un petit bungalow, tenu par un indien, qui, de mémoire, semble bien placé pour la palme du logement le moins cher du voyage. L’inconvénient, c’est que c’est un petit peu crade (on a judicieusement placé une ébauche d’explication dans la phrase précédente, à vous de la trouver ;-)).

On choisit ensuite un restaurant avec une belle vue sur le Mekong. Pendant l’attente de nos plats, on aperçoit avec dépit le cuistot qui jette ses emballages vides dans la rivière… Pas étonnant que les dauphins d’eau douce qui vivent dans le coin soient en voie de disparition ! Après le repas, on décide de profiter du grand ciel bleu pour louer des vélos et aller faire un tour. On pédale pas mal dans la bouillasse, et ça glisse beaucoup !


Une fois qu’on a quitté le village, le temps change. Ça se couvre en accéléré, comme dans les films… On se croirait dans le Truman Show ! C’est pas ça qui va nous arrêter cela dit. On a droit à de superbes paysages de rizières avec toutes les teintes de vert possibles. C’est vraiment étonnant pour une petite ile perdue au milieu de la rivière comme ça. Rapidement, il commence à pleuvoir. On continue jusqu’au pont qui permet de rejoindre une autre île puis on décide de faire demi-tour.

Sur le chemin du retour, on s’arrête pour regarder des gamins qui courent dans la boue de la rizière pour attraper des poissons qui se sont aventurés par là. Les poissons ne semblent être qu’un prétexte pour se jeter à plat ventre dans la boue à vrai dire ! La dame d’à-côté nous fait alors signe de nous approcher, et nous propose d’essayer de planter du riz avec elle. On met donc les pieds dans la boue jusqu’à m’immoler mi mollets, on retrousse les manches et c’est parti. La dame va environ 10 fois plus vite que nous, et encore, parce qu’elle s’arrête régulièrement pour voir comment on s’en sort et se moquer de nous. C’est pas facile du tout ! Après 5 minutes le dos courbé, on décide d’en rester là. Ca fait relativiser quand on voit les hectares de rizières autour de nous et qu’on sait qu’ils font ça deux fois par ans ! C’est sûr, on ne regarde plus le riz de la même manière à présent !


On rentre enfin à l’hôtel se poser pour lire à l’abri, en regardant la pluie tomber. Ne rien faire semble être l’activité principale du coin. Le lendemain, c’est dimanche. On commence par un petit déjeuner indien pour changer un peu. Un naan et un curry le matin, ça passe mieux qu’on aurait pu s’y attendre (après tout, 2 milliards de personnes le font chaque jour, donc ya pas de raison !). Ensuite, on loue à nouveau des vélos et on file en direction de Don Khon. Nous traversons donc l’île comme la veille, puis le pont. On paye le « péage » (ie : un mec caché dans sa guitoune) pour découvrir une deuxième île. Le temps commence déjà à se couvrir… Vive la saison des pluies !

On pédale dans les petits chemins, jusqu’à atteindre la cascade, principale attraction de l’île. Bon en vrai, c’est pas vraiment une cascade, plutôt un endroit avec un dénivelé dans le fleuve. En plus, avec les grosses pluies du moment, le niveau de l’eau a monté et cache une partie des rochers dans le fleuve. Ca reste sympa à regarder parce que le fleuve s’étend à perte de vue en face de nous !


Lorsqu’on décide de faire demi-tour, c’est le déluge. Tout est rapidement inondé (et nous avec) et marcher dans la boue en claquette fait ventouse à chaque pas. La claquette de Lolo a tôt fait de rendre l’âme. Nous attendons que ca se calme à l’abri, puis repartons à vélo à la première accalmie. Nous pédalons jusqu’à un resto, où il recommence à pleuvoir. La pluie s’est arrêtée quand on décide de repartir mais tout est VRAIMENT boueux. Nous sommes obligés de passer à pieds à plusieurs reprises pour traverser des ornières gigantesques, ce qui vaut à Oliv de casser également une claquette… Triste journée pour les claquettes TERI…

Les paysages restent néanmoins superbes, et c'est pieds nus que l'on continue à travers la boue et les rizières, à longer le Mékong. On finit par arriver à un pont tout tordu. On dirait bien que le chemin s’arrête ici !


On se perd un peu sur le chemin du retour (alors qu’on pensait prendre le même chemin qu’à l’aller) et on se retrouve au milieu de l’île avec des rizières de chaque côté. Splendide !

En rentrant à l’hôtel, on s’arrête pour goûter au café d’à-côté, pendant que l’orage nous tombe à nouveau dessus. Comme la veille, on finit notre dernière journée dans le coin en lisant à l’abri. Au final, on aura visité 2 îles sur les 4000, et encore sous la pluie la plupart du temps! Il faudra revenir !! 

La journée du lendemain s’avère très longue… Elle commence par un petit déj sur 2 qui n’arrive pas… C’est plutôt embêtant parce qu’on monte dans un bus dans 30 min et pour plusieurs heures de route ! Si on passe sous silence les longues attentes entre chaque étape, notre voyage ressemble en gros à ça : on prend une pirogue qui nous ramène sur le continent, on marche jusqu’à la gare routière puis monte dans le bus nous emmène jusqu’à Paksé. Là, on monte dans un second bus qui nous dépose à la frontière avec la Thaïlande. Comme décidé précédemment, nous n’irons pas au Cambodge. Ca aurait fait trop court pour visiter le pays avant notre départ pour le Népal, et plutôt que de passer en coup de vent, on préfère prendre notre temps ailleurs.  

A la frontière, le douanier nous fait payer une « overtime fee ». Quand on lui demande pourquoi (nous avions un visa de 1 mois et nous sommes restés à peine une dizaine de jours), il nous explique que c’est parce qu’il est 16h30 !? Comme ça au moins, on sera arrivés dans le pays avec une arnaque et on le quittera avec une arnaque ! C’est toujours agréable !

On monte dans la foulée dans un bus de nuit pour Bangkok. Ah, mais on mange quand dans tout ça ? Ben on mange pas… Juste un paquet de Pringles qu’on a achété dès qu’on a pu, et un petit bout de pain vendu par une dame à la gare… Ca fait peu ! Le bus de nuit est carrément confortable par rapport au précédent ! On arrive à 4h30 du mat à Bangkok, mais ça, c’est une autre histoire !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !

A bientôt !


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