jeudi 4 septembre 2014

Laos (1ère partie)

Bonjour à tous !

Mi-juillet, et déjà la fin de notre étape Thaïlandaise. Si Bangkok ne nous a pas laissé un souvenir impérissable, le reste du pays en revanche a placé la barre assez haute ! Nous attaquons à présent le Laos avec une question en suspens : faisons-nous un passage au Cambodge après, ou pas ?

Le mercredi 16 juillet, à 9h30, nous montons dans un mini bus qui, après plusieurs étapes, devrait nous emmener à Luang Prabang, au Laos. La journée est seulement un long voyage en bus, accompagné de beaux paysages. La seule chose notable est l’arrêt effectué en cours de route au White Temple. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un temple tout blanc (mais pour le coup, vraiment blanc, à tel point qu’il fallait des lunettes de soleil pour pouvoir le regarder !) d’un goût un peu douteux. Il y a des têtes accrochées dans les arbres, des extra-terrestres qui sortent du sol… Spécial quoi !


Nous arrivons à Chiang Khong en fin d’après-midi. La piscine de l’hôtel étant payante, nous préférons aller visiter le quartier. Nous descendons alors sur le Mékong, qui, à cet endroit, fait office de frontière entre le Laos et la Thaïlande. On visite également un petit temple qui surplombe la rivière, mais à part ça, il n’y a pas grand-chose à faire dans la ville même.

Le lendemain, juste après le petit déjeuner, nous partons pour le poste frontière. La sortie de la Thaïlande est une simple formalité. En revanche, pour l’entrée au Laos commence une attente interminable. Pourtant le poste frontière paraissait neuf et super moderne, mais c’est pas la première fois que les apparences sont trompeuses. Pendant notre attente, nous faisons la connaissance de Nicole (dite Nikky) et Jim, from the US, Ediene et Joanne, de Hollande, Jordan from UK et enfin Arthur from Russia / Germany (mais il n’aime pas qu’on lui demande d’où il vient parce que ça veut rien dire sur qui sont vraiment les gens, alors posez lui des vraies questions svp !). C’est avec cette joyeuse troupe que nous effectuerons le reste de notre trajet jusqu’à Luang Prabang.

Après 1h30 d’attente (nous étions heureusement parmi les premiers à demander le visa…), on a enfin le précieux sésame pour passer la frontière Laotienne. Cela valait sans conteste la palme du poste de douane le plus long et du plus mal organisé de notre voyage. Félicitations !

Nous montons alors dans un tuk tuk qui nous conduit jusqu’au port où l’on embarque dans un slow boat. Le slow boat, c’est une sorte de très grande pirogue dans laquelle on a mis deux rangées de sièges de minibus pour les passagers. Les sièges n’étant pas fixés au sol, chacun commence à déplacer légèrement son siège pour avoir de la place pour ses jambes. Ça devient rapidement un gros bazar, une nouvelle version des chaises musicales…

Nous levons l’ancre vers 12h. Le slow boat est vraiment slow, par définition. Mais le trajet en vaut vraiment la peine. Le décor qui défile (lentement donc) devant nous est vraiment superbe. Ça n’est pas facile à rendre en texte ou même en photo, mais c’est vraiment sympa. On mange, on lit, on dort et on regarde le paysage défiler. Une végétation splendide, des enfants qui jouent au bord de l’eau, un cochon noyé qui passe les 4 pattes en l’air (!!), des vaches, des éléphants… C’est vraiment une atmosphère unique. Et si ça ne suffit pas à nous occuper, il y a également une faune à bord digne d’intérêt. Certains choisissent en effet pour s’occuper de se mettre une grosse mine à la bière locale. Il y a donc un flow incessant de gens bourrés qui vont de l’arrière du bateau pour acheter leur bière, à l’avant pour la boire (là où il y a un poil plus de place), puis de nouveau à l’arrière, la bière vide, pour pisser un bol et revenir avec une nouvelle bière pleine. 7h de trajet, 7h d’aller-retours. D’ailleurs, certains étaient déjà bien entamés avant même que le bateau ne soit parti !


Le soir, vers 17h, on s’arrête à Pak Beng. On trouve un hôtel avec le groupe rencontré au poste frontière. Le gamin de l’hôtel nous montre alors sa coupe gagnée en jouant à la pétanque, des vidéos de lui faisant des carreaux et nous explique qu’il espère participer à la coupe du monde à Marseille en 2016. Pas mal ! Le soir, nous allons au resto tous ensemble. Le serveur nous offre une bouteille de whisky qui semble être coupé à l’eau (mais bon c’est gratuit, tu prends). Super bouffe, et super soirée, terminée calmement en jouant au Uno à l’hôtel. A noter que depuis notre arrivée, un monsieur, assis en face de notre hôtel, nous siffle à chaque fois qu’il nous aperçoit pour nous proposer du cannabis.

Le lendemain, nous passons une nouvelle journée de bateau, assez similaire à celle de la veille, avec alternance de pluie orageuse et de soleil (on dirait un résumé météo France un peu!). Nous arrivons à Luang Prabang vers 16h. Enfin, pas tout à fait : le chemin s’arrête à 10km de Luang Prabang pour les touristes, qui sont obligés de prendre des tuk tuk pour rejoindre la ville. Le bateau continue ensuite vers la ville pour les locaux. Bienvenu au Laos…

En dépit de cette première arnaque inévitable, nous avons une bonne première impression en ville. On trouve à nouveau un hôtel pas cher avec les collègues du bateau, puis on part se promener dans le night market. Celui-ci semble plus diversifié que ceux de Chiang Mai. Pas d’emplettes pour nous ce soir, en revanche, on mange un buffet sur un stand dans une petite ruelle sombre : délicieux et abusément pas cher.

Notre journée du samedi commence par un petit déjeuner au pain baguette. Voilà de quoi commencer du bon pied, malgré la pluie qui nous accueille au Laos. En tant qu’ancienne partie de l’Indochine, le Laos a gardé quelques notions de savoir-vivre à la française (ie la pâtisserie, le pain et le service à table ! – ainsi que la pétanque, mentionnée précédemment), et ça fait grandement plaisir à retrouver quand on en a été sevré depuis un moment !

Vers 11h, nous avons rendez-vous avec tout le groupe, ainsi que deux jeunes anglais rencontrés en chemin, pour partager un tuk tuk pour aller à la cascade de Kuang Si. En chemin, le chauffeur s’arrête pour demander à l’un d’entre nous de se cacher le temps de passer un contrôle de police… Pourquoi pas, ma foi ? Après une petite heure de route, on arrive sur place. Il y a une très petite marche pour accéder à la cascade. En chemin, on passe devant un « beer rescue center », qui s’avère être un centre de protection pour les ours (bear, donc…). La bière n’a pas encore besoin de centre de protection, c’est bien ce qui nous semblait !


Le 1er étage de la cascade est assez beau. L’eau est turquoise, et le cadre très agréable, mais il y a beaucoup de baigneurs... Ça nous rappelle un peu les chutes d’Erawan à Kanchanaburi, en un peu moins joli. La pluie s’intensifie lorsque nous arrivons au plus gros étage de la cascade. On prend rapidement quelques photos, puis on s’abrite sous une bâche, en attendant que ça se calme. On en profite pour jouer au uno 10 minutes. Il faut imaginer 10 personnes debout en ponchos sous un coin de bâche à jouer aux cartes. Assez cocasse !


Quand ça se calme enfin, on prend le chemin pour voir la cascade par en haut. C’est tout boueux et super glissant (et nous sommes les deux seuls en chaussures, les autres sont en claquettes). D’ailleurs, Nikky et Jim (les américains pour ceux qui suivent) nous abandonnent, avant de se faire mal. En haut, l’endroit est vraiment très chouette. Il y a de l’eau partout avec des petits ponts en bois pour traverser. En revanche, la vue sur la cascade est un peu décevante, car il y a des arbres partout qui cachent la vue…

Pour redescendre, on choisit l’autre côté de la cascade. Très mauvaise idée : c’est vraiment à pic et ça glisse un truc de malade. Il y aura d’ailleurs plusieurs chutes dans le peloton et quelques (petits) bobos, mais on s’en tire bien. Arrivés en bas, nous rejoignons Nikky et Jim, et allons nous baigner dans un des étages de la cascade. Comme à Erawan, nous avons droit à un fish spa gratuit. Tout le monde n’aime pas, Lolo la première, du coup tout le monde s’agite comme des forcenés pour éloigner les poissons. Après quelques photos de groupe, on mange nos sandwichs et on prend le chemin du retour.


Après de nouveau 1h de route, nous arrivons à l’hôtel. Une petite douche chaude, puis on se pose un peu dans la chambre pour la fin d’après-midi.  En début de soirée, on se familiarise un peu plus avec la bière locale en discutant à l’hôtel. Toujours avec le même groupe, on enchaîne restaurant, puis cocktails dans un bar sur-blindé (heureusement que c’est la basse saison !), à l’ambiance un peu trop occidentale à notre goût. Vers 23h30, le bar ferme ses portes (comme tous les bars de la ville). Seul le « bowling » reste ouvert jusqu’à 3h du mat. Les plus bourrés motivés sautent dans les tuk tuk qui attendent à la sortie du bar en criant « Bowling ? Bowling ? ». Pour notre part, on choisit de rentrer sagement à notre hôtel pour pouvoir profiter de la journée du lendemain.

Le dimanche, Oliv se lève avec un mal de tête (petite précision qui s’impose : ce dernier est totalement indépendant de la soirée de la veille). Nous commençons la journée par un petit déjeuner dans un super café, avec pâtisseries et chocolat chaud. La journée se poursuit seuls (pour changer), par une promenade en ville afin de visiter plusieurs temples dont on n’a pas retenu grand-chose, et surtout de profiter de l’ambiance tranquille de la ville. C’est très agréable, surtout le long de la rivière où il y a une très belle vue.


Après le déjeuner, on grimpe sur Phu Si, la colline qui domine la ville. De là, nous avons également une belle vue sur la ville et la vallée. Toute notre journée est parsemée de pluie, et dans le meilleur des cas, de nuages. Heureusement, nous avons investi dans un parapluie, quand même sacrément plus agréable que les ponchos !

Le lendemain, nous prenons la direction de Vientiane. A 7h pétante, un chauffeur de tuk tuk vient nous chercher pour nous amener à la gare routière. Il a prévu large pour ne pas qu’on rate notre bus, prévu à 8h20. On poireaute donc, de 7h10 à 8h20, en tentant de trouver de quoi faire un petit déjeuner à partir des quelques boutiques ouvertes aux alentours. 10 boutiques, 10 fois les mêmes étals et les mêmes prix… Il faut donc choisir en fonction du sourire de la vendeuse. On passe la journée dans le bus. Il y a de superbes paysages, mais ça tournicote beaucoup. Bon, globalement on végète jusqu’à 19h, heure à laquelle on atteint enfin la capitale.

Le lendemain, nous louons des vélos (le genre de vélo où il faut tourner à droite pour aller tout droit) pour visiter la ville. Nous commençons par le bord du Mekong, qui fait la bordure sud de la ville, puis nous remontons à l’intérieur de la ville même. On se balade pendant un bon moment, sous un soleil de plomb, en s’arrêtant dans pleins de petits temples et autres jolis bâtiments. L’ensemble dénote complètement avec ce que l’on a pu voir du Laos jusqu’à présent. La ville est moderne et semble riche, en comparaison aux villages qu’on a traversés la veille en bus…  


En fin de matinée, on s’arrête au « musée COPE » (rien à voir avec Jean-François). Le joyeux sujet traité ici est les mines anti-personnel utilisées pendant la guerre du Vietnam et qui continuent à faire 100 morts par an au Laos. Les américains ont bombardé la région à l’équivalent d’une mission toutes les 7 secondes pendant 9 ans. Je crois que le terme qui convient est « intensif ». Sur ces bombes, jusqu’à 40% n’ont pas explosé. Du coup, à présent, les locaux ramassent les bombies, explosées ou non, pour revendre (cher) le métal. Sauf que des fois, ben ça explose... Photos, documentaires, témoignages, prothèses, bombes. Tout y est pour un moment de pure relaxation et de plaisir. D’ailleurs le musée est situé dans un hôpital, ce qui nous permettra de croiser des jeunes filles en chaises, avec leurs prothèses. Histoire de nous rappeler que ce ne sont pas des chiffres et des statistiques en l’air…

Loin de nous avoir coupé l’appétit, à la pause déjeuner, on se trouve un restaurant / boulangerie délicieux. Nous sommes comme des fous à manger notre sandwich jambon/ beurre cornichons et notre croissant. Quand on expliquera à d’autres français qu’on croisera plus tard qu’on a mangé un sandwich baguette et un croissant, ils n’ont pas l’air de comprendre ce que ça a d’exceptionnel. On voit qu’ils n’en ont pas été sevrés pendant longtemps !

L’après-midi, toujours sur nos vélos, nous visitons l’arc de triomphe local. C’est beau de loin, mais loin d’être beau. Il s’agit d’une pâle copie de notre version parisienne, et lorsqu’on s’en approche, on distingue le manque d’entretien de l’édifice. Au sommet, entre deux marchands de souvenirs et un tas d’autres trucs inutiles, on a quand même une belle vue sur la ville.


Nous reprenons ensuite nos vélos pour rejoindre  un autre temple, un peu plus excentré. C’est super grand et c’est pas mal. C’est qu’on commence à devenir difficiles question temples ! Vers 17h, nous sommes de retour à l’hôtel, cramés comme il faut par le soleil. Le temps change en début de soirée, et, pour manger, on choisit un restaurant français pas trop loin de l’hôtel. Le diner est accompagné,  d’un côté par le patron crapuleux qui s’engueule avec un gars, et de l’autres les infos. On avait oublié à quel point regarder les infos pouvait être déprimant…

Mercredi 23 juillet. Nous marchons jusqu’à la station de bus pour nous rendre au Bouddha Park. Une demi-heure plus tard, le bus s’arrête, pas du tout à l’endroit prévu. On nous fait comprendre à grands signes qu’on doit changer de moyen de transport. On grimpe donc dans un tuk tuk, qui s’aventure sur une route en terre, défoncée par la pluie et les travaux.  Il faut de nouveau une demi-heure, à être secoués comme des pruniers pour arriver au parc.

Là, on découvre enfin le fameux Bouddha Park. Des dizaines de statues de bouddha et autres divinités plus ou moins étranges, entassées sur l’équivalent d’un terrain de football. L’ensemble est d’un goût douteux, et a priori pas du nôtre. Après une petite heure à traîner dans le parc, on fait à nouveau tout le chemin du retour. Pas sûrs que le parc valait les deux heures de trajet pour s’y rendre…



A Vientiane, on mange dans un boui-boui pas cher à la mode locale. En fin de repas, on change d’endroit pour un café et une viennoiserie qui coutent deux fois le prix du repas. On finit l’après-midi dans l’hôtel, à rédiger un article du blog (ça prend du temps mine de rien !). Nous profitons également de ce temps pour faire le point sur notre itinéraire et discuter avec d’autres voyageurs… C’est décidé, on ne passera pas au Cambodge. On préfère ne pas visiter le pays en coup de vent et prendre notre temps ailleurs.

Le soir, a réservé un bus de nuit en direction de Pakse, afin de visiter le plateau des Boloven.  Vers 19h, un mini bus vient nous chercher pour nous emmener à une gare routière. Notre bus part seulement à 20h30 donc on décide de s’acheter à manger pour patienter. Une dame nous sert une soupe à la grimace avec notre soupe (pas terrible au demeurant). Heureusement, le bus est un bus en lit couchette, et on va pouvoir bien dormir ! C’était hélas sans compter que la taille de la couchette ne dépasse pas 1m50 en longueur, et peut-être 1m en largeur, que les oreillers sont humides et sentent le moisi. Nous changeons plusieurs fois de couchette pour en trouver une qui ne soit pas complètement imbibée d’eau par la clim qui fuit. Nous sommes deux sur la couchette, et comme on ne tient pas dessus, il faut être très imaginatif pour trouver des positions acceptables pour essayer de dormir… Pour compléter le tableau, il ne reste qu’à parler des toilettes. Evidemment, elles puent horriblement, comme toutes toilettes de bus qui se respectent. Mais là, la hauteur sous plafond ne dépasse pas 1m (sans exagérer !), et c’est vraiment digne d’une épreuve de Fort Boyard d’aller pisser à la frontale en pleine nuit avec les cahots du bus. D’ailleurs, les échecs de nos prédécesseurs sont encore visibles… Au moins, on rigole bien, à défaut de passer une bonne nuit !


On arrive à 7h30 à Pakse, mais ça, c’est une autre histoire !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !

A bientôt !

L’album de l’article, c’est ici (Google +) ou (Google Photos)

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